Quels sont les impôts sur les revenus des plateformes de streaming ?
Table des matières
- Introduction
- Les différents types de revenus issus du streaming
- Le cadre fiscal général pour les revenus du streaming
- Impôts sur les revenus publicitaires
- Taxation des dons et pourboires
- Imposition des abonnements et souscriptions
- Cas particulier des revenus issus du partenariat
- Déclaration des revenus du streaming
- Optimisation fiscale pour les streamers
- Comparaison internationale de la fiscalité du streaming
- Évolutions futures de la fiscalité du streaming
- Conclusion
- FAQ
Introduction
Le streaming est devenu une source de revenus importante pour de nombreux créateurs de contenu en ligne. Que ce soit sur des plateformes comme Twitch, YouTube Live ou Facebook Gaming, les streamers peuvent générer des revenus substantiels grâce à leur audience. Cependant, comme toute activité générant des revenus, le streaming est soumis à des obligations fiscales. Dans cet article, nous allons explorer en détail les différents aspects de la fiscalité liée aux revenus du streaming, afin de mieux comprendre comment ces revenus sont imposés et quelles sont les obligations des streamers en matière de déclaration fiscale.
Les différents types de revenus issus du streaming
Avant d’aborder la question de la fiscalité, il est important de comprendre les différentes sources de revenus possibles pour un streamer. En effet, la nature de ces revenus peut avoir un impact sur leur traitement fiscal.
Revenus publicitaires
Les revenus publicitaires constituent souvent une part importante des gains d’un streamer. Ils proviennent de la diffusion de publicités avant, pendant ou après les streams. Ces revenus sont généralement calculés en fonction du nombre de vues ou de clics générés par ces publicités.
Dons et pourboires
Les spectateurs peuvent faire des dons directs aux streamers pendant leurs diffusions en direct. Ces dons peuvent prendre la forme de petites sommes d’argent ou de « bits » sur Twitch, qui sont ensuite convertis en argent réel.
Abonnements et souscriptions
De nombreuses plateformes de streaming proposent des systèmes d’abonnement permettant aux spectateurs de soutenir régulièrement leurs streamers préférés. En échange, ils bénéficient souvent d’avantages exclusifs comme des émotes personnalisées ou l’accès à un chat réservé aux abonnés.
Partenariats et sponsoring
Les streamers populaires peuvent conclure des partenariats avec des marques pour promouvoir des produits ou des services pendant leurs streams. Ces partenariats peuvent prendre la forme de placements de produits, de codes promotionnels ou de streams sponsorisés.
Le cadre fiscal général pour les revenus du streaming
En France, les revenus issus du streaming sont généralement considérés comme des revenus d’activité non salariée. À ce titre, ils sont soumis à l’impôt sur le revenu et aux cotisations sociales. Cependant, le traitement fiscal peut varier en fonction du statut du streamer et du montant de ses revenus.
Micro-entrepreneur ou entreprise individuelle
Pour les streamers dont l’activité reste occasionnelle ou dont les revenus sont modestes, le statut de micro-entrepreneur (anciennement auto-entrepreneur) peut être une option intéressante. Ce régime permet de bénéficier d’une fiscalité simplifiée, avec un prélèvement forfaitaire libératoire de l’impôt sur le revenu et des cotisations sociales.
Société
Les streamers générant des revenus plus importants peuvent envisager la création d’une société (SARL, SAS, etc.). Dans ce cas, les revenus de l’activité sont soumis à l’impôt sur les sociétés, et le streamer peut se verser un salaire et/ou des dividendes, chacun ayant son propre traitement fiscal.
Impôts sur les revenus publicitaires
Les revenus publicitaires sont généralement considérés comme des bénéfices non commerciaux (BNC) pour les streamers exerçant en tant qu’indépendants. Ils sont donc soumis à l’impôt sur le revenu selon le barème progressif en vigueur.
Calcul de l’assiette imposable
Pour déterminer le montant imposable des revenus publicitaires, le streamer peut choisir entre deux options :
- Le régime micro-BNC : dans ce cas, un abattement forfaitaire de 34% est appliqué sur les revenus bruts. Ce régime est accessible aux streamers dont les recettes annuelles ne dépassent pas 72 600 € (seuil 2023).
- Le régime de la déclaration contrôlée : le streamer déclare ses revenus réels et peut déduire ses frais professionnels réels.
Taux d’imposition
Une fois l’assiette imposable déterminée, les revenus publicitaires sont soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu, dont les taux varient de 0% à 45% en fonction des tranches de revenus.
Taxation des dons et pourboires
Le traitement fiscal des dons et pourboires reçus par les streamers peut être sujet à interprétation. En principe, ces sommes sont considérées comme des revenus imposables.
Qualification fiscale des dons
Les dons reçus par les streamers sont généralement assimilés à des revenus d’activité et doivent donc être déclarés comme tels. Ils ne bénéficient pas du régime fiscal avantageux des dons entre particuliers.
Seuil de déclaration
Il n’existe pas de seuil minimum en dessous duquel les dons seraient exonérés d’impôt. Théoriquement, tous les dons, même les plus modestes, devraient être déclarés. Cependant, dans la pratique, l’administration fiscale tolère généralement la non-déclaration des sommes très faibles.
Imposition des abonnements et souscriptions
Les revenus issus des abonnements et souscriptions sont traités de manière similaire aux revenus publicitaires. Ils sont considérés comme des revenus d’activité et sont soumis à l’impôt sur le revenu.
Régularité des revenus
La régularité des revenus issus des abonnements peut avoir un impact sur leur traitement fiscal. Si ces revenus sont perçus de manière régulière et constituent une part importante des revenus du streamer, ils peuvent être considérés comme des revenus professionnels, ce qui peut avoir des implications en termes de cotisations sociales.
TVA sur les abonnements
Si le chiffre d’affaires annuel du streamer dépasse le seuil de 34 400 € (seuil 2023 pour les prestations de services), il devient assujetti à la TVA. Dans ce cas, il devra facturer la TVA sur les abonnements et la reverser à l’administration fiscale.
Cas particulier des revenus issus du partenariat
Les revenus issus des partenariats et du sponsoring peuvent avoir un traitement fiscal particulier, en fonction de la nature de la prestation fournie par le streamer.
Contrats de sponsoring
Lorsqu’un streamer conclut un contrat de sponsoring avec une marque, les revenus qui en découlent sont généralement considérés comme des revenus d’activité non salariée. Ils sont donc soumis à l’impôt sur le revenu et aux cotisations sociales.
Prestations ponctuelles
Dans le cas de prestations ponctuelles, comme la participation à un événement promotionnel ou la réalisation d’un stream sponsorisé unique, les revenus peuvent être déclarés en tant que bénéfices non commerciaux occasionnels. Ce régime peut être plus avantageux fiscalement pour les streamers qui n’exercent pas cette activité de manière régulière.
Déclaration des revenus du streaming
La déclaration des revenus issus du streaming est une obligation fiscale pour tous les streamers, quel que soit le montant de leurs gains. Voici les principales étapes à suivre pour déclarer correctement ces revenus.
Choix du régime fiscal
La première étape consiste à choisir le régime fiscal le plus adapté à sa situation. Pour les streamers débutants ou ayant des revenus modestes, le régime micro-BNC est souvent le plus simple. Pour ceux qui ont des frais professionnels importants, le régime de la déclaration contrôlée peut être plus avantageux.
Tenue d’une comptabilité
Il est essentiel de tenir une comptabilité rigoureuse de tous les revenus perçus, qu’il s’agisse de revenus publicitaires, de dons, d’abonnements ou de partenariats. Cette comptabilité servira de base pour la déclaration fiscale.
Déclaration annuelle
Les revenus du streaming doivent être déclarés chaque année dans la déclaration de revenus. Pour les micro-entrepreneurs, cette déclaration se fait généralement en ligne sur le site de l’URSSAF. Pour les autres régimes, les revenus sont à déclarer dans la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC) de la déclaration d’impôt sur le revenu.
Acomptes provisionnels
En fonction du montant des revenus déclarés, le streamer peut être soumis au paiement d’acomptes provisionnels d’impôt sur le revenu. Ces acomptes permettent d’étaler le paiement de l’impôt sur l’année.
Optimisation fiscale pour les streamers
Bien que l’optimisation fiscale doive toujours rester dans les limites de la légalité, il existe plusieurs stratégies que les streamers peuvent mettre en place pour optimiser leur situation fiscale.
Déduction des frais professionnels
Pour les streamers optant pour le régime de la déclaration contrôlée, il est possible de déduire l’ensemble des frais professionnels réels. Cela peut inclure :
- Le matériel informatique et vidéo
- Les logiciels et abonnements professionnels
- Les frais de connexion internet
- Les frais de déplacement pour des événements professionnels
- Les frais de formation
Création d’une société
Pour les streamers générant des revenus importants, la création d’une société peut offrir des avantages fiscaux. Elle permet notamment de bénéficier de l’impôt sur les sociétés, potentiellement plus avantageux que l’impôt sur le revenu pour les hauts revenus, et offre plus de flexibilité dans la gestion des revenus (salaires, dividendes, etc.).
Lissage des revenus
Les revenus du streaming peuvent être irréguliers. Pour éviter une forte imposition les années de revenus élevés, il peut être judicieux de mettre en place des stratégies de lissage des revenus, par exemple en utilisant des provisions pour investissement ou en étalant certains revenus sur plusieurs exercices fiscaux.
Comparaison internationale de la fiscalité du streaming
La fiscalité du streaming varie considérablement d’un pays à l’autre. Voici un aperçu de la situation dans quelques pays clés :
États-Unis
Aux États-Unis, les revenus du streaming sont généralement considérés comme des revenus d’activité indépendante. Les streamers doivent payer l’impôt sur le revenu fédéral et étatique, ainsi que la self-employment tax qui couvre les cotisations sociales. Les streamers américains bénéficient souvent de déductions fiscales plus généreuses qu’en France.
Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, les streamers sont généralement considérés comme des travailleurs indépendants. Ils doivent s’enregistrer auprès de l’HMRC (équivalent de l’administration fiscale) et payer l’impôt sur le revenu et les National Insurance Contributions. Le système fiscal britannique offre également des possibilités de déductions pour les frais professionnels.
Allemagne
En Allemagne, les revenus du streaming sont généralement imposés comme des revenus d’activité indépendante. Les streamers doivent payer l’impôt sur le revenu et les cotisations sociales. Le système fiscal allemand est réputé pour sa complexité, et il est souvent recommandé aux streamers de faire appel à un conseiller fiscal.
Évolutions futures de la fiscalité du streaming
La fiscalité du streaming est un domaine en constante évolution, avec de nombreux défis à relever pour les autorités fiscales. Voici quelques tendances et évolutions possibles :
Harmonisation internationale
Avec la nature transfrontalière du streaming, on peut s’attendre à des efforts d’harmonisation fiscale au niveau international. Cela pourrait passer par des accords multilatéraux visant à éviter la double imposition et à lutter contre l’évasion fiscale dans le secteur du streaming.
Adaptation aux nouvelles formes de revenus
L’émergence de nouvelles formes de monétisation, comme les NFT ou les cryptomonnaies dans le streaming, pourrait nécessiter des adaptations du cadre fiscal. Les autorités fiscales devront rester vigilantes et réactives face à ces innovations.
Renforcement des contrôles
Avec l’augmentation des revenus générés par le streaming, on peut s’attendre à un renforcement des contrôles fiscaux dans ce secteur. Les plateformes de streaming pourraient être amenées à collaborer davantage avec les autorités fiscales pour assurer une meilleure traçabilité des revenus.
Conclusion
La fiscalité des revenus issus du streaming est un sujet complexe qui nécessite une attention particulière de la part des créateurs de contenu. Qu’il s’agisse de revenus publicitaires, de dons, d’abonnements ou de partenariats, chaque source de revenus a ses propres implications fiscales. Il est crucial pour les streamers de bien comprendre leurs obligations fiscales, de tenir une comptabilité rigoureuse et de déclarer correctement leurs revenus.
L’optimisation fiscale, dans les limites de la légalité, peut permettre aux streamers de réduire leur charge fiscale, notamment en choisissant le régime fiscal le plus adapté à leur situation et en déduisant leurs frais professionnels. Pour les streamers générant des revenus importants, la création d’une société peut offrir des avantages fiscaux supplémentaires.
Dans un contexte où le streaming continue de se développer et de générer des revenus de plus en plus importants, on peut s’attendre à des évolutions du cadre fiscal dans les années à venir. Les streamers devront rester informés de ces changements pour s’assurer de rester en conformité avec leurs obligations fiscales.
En définitive, une bonne gestion fiscale est essentielle pour les streamers qui souhaitent pérenniser leur activité et en tirer le meilleur profit. Il peut être judicieux de faire appel à un expert-comptable ou à un conseiller fiscal pour s’assurer de bien respecter toutes les obligations fiscales et d’optimiser sa situation.
FAQ
1. Les dons reçus pendant les streams sont-ils imposables ?
Oui, les dons reçus pendant les streams sont généralement considérés comme des revenus imposables. Ils doivent être déclarés au même titre que les autres revenus issus du streaming.
2. Puis-je déduire mes frais de matériel informatique de mes impôts ?
Si vous optez pour le régime de la déclaration contrôlée, vous pouvez effectivement déduire vos frais de matériel informatique utilisé pour le streaming. Cependant, si le matériel est également utilisé à des fins personnelles, seule une partie de son coût pourra être déduite.
3. À partir de quel montant de revenus dois-je créer une société ?
Il n’y a pas de montant fixe à partir duquel il faut créer une société. Cela dépend de nombreux facteurs, notamment le niveau de revenus, les perspectives de croissance, et la situation personnelle du streamer. Il est recommandé de consulter un expert-comptable pour évaluer l’opportunité de créer une société.
4. Comment sont imposés les revenus du streaming si j’ai déjà un emploi salarié ?
Si vous avez déjà un emploi salarié, les revenus du streaming seront considérés comme des revenus complémentaires. Ils s’ajouteront à vos revenus salariaux pour le calcul de votre impôt sur le revenu. Vous devrez les déclarer dans la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC).
5. Les streamers étrangers doivent-ils payer des impôts en France s’ils ont une audience française ?
En principe, les streamers étrangers ne sont pas soumis à l’impôt en France sur leurs revenus de streaming, même s’ils ont une audience française. Cependant, s’ils réalisent une partie significative de leur activité en France (par exemple, en participant régulièrement à des événements en France), ils pourraient être considérés comme ayant un établissement stable en France et devenir imposables. Chaque situation est unique et nécessite une analyse spécifique.